Notre président n'étant quasiment JAMAIS sorti de sa vallée du Cavu depuis sa prime jeunesse, nous lui avions proposé de transhumer loin de son domaine de prédilection en l'accompagnant dans une rando "pépère" : la remontée de la Purcaraccia à Bavedda jusqu'aux vestiges de l'usine à bois à la confluence Purcaraccia/Nura à 989m d'altitude. Une "balade" de 500m de dénivelé environ et de moins de 7km aller-retour. Bref, à peine plus que la boucle d'A Ranedda (PR6) dans la vallée du Cavu !
Et donc, Mardi dernier 26 juillet, nous nous sommes retrouvés à 5 (4 adhérents accompagnant le Président pour l'aider à surmonter son émigration) à 08h00 du matin derrière la Poste de Sainte-Lucie pour cette nouvelle expédition ! Et ensuite vers 09h00 à Bocca di Larone sur la route du col de Bavedda après le transfert en voiture...
Ci-contre à gauche une vidéo vers le départ du canyoning au retour et à droite la carte de la partie basse de la Purcaraccia avec le tracé intégral du périple accompli durant cette journée...
Pas de chance, dés le départ nous sommes tombés sur un groupe de canyoneurs sur le sentier en ligne de niveau qui permet l'accès au ravin depuis le virage sous Bocca di Larone ! Passablement freinés par ce groupe, nous n'avons pu le dépasser qu'un peu avant d'arriver dans le ravin. Nous avons contourné la première cascade de 40m par la droite (rive gauche), puis, au lieu d'emprunter le sentier en bord de ruisseau entre les deux cascades, nous avons continué par l'ancien chemin de débardage, prolongeant le tronçon initial qui en faisait partie et que l'on venait d'emprunter. Ce chemin passe par un col coiffé de deux pins, bien visible au-dessus des vasques de "l'aqualand" du ruisseau et d'où l'on peut prendre les plus belles et plus caractéristiques photos des "piscines naturelles". Après le col, le chemin redescend doucement rejoindre le torrent vers le gros bloc où pendent les cordes et pitons du départ habituel du canyoning. Nous sommes a priori les premiers : il est 10h et nous nous sommes permis de faire une pause un peu plus loin pour un premier rafraîchissement car la chaleur se faisait déjà sentir...
Nous sommes repartis un petit quart d'heure après et, après le coude à gauche du ruisseau, sommes rentrés dans la partie sous couvert végétal au Nord de Punta Malanda. Le Président a commencé à se plaindre des lacérations des ronces et que l'on ne l'avait pas averti de mettre un pantalon long !! Nousavons mis cela sur le compte de l'angoisse qui le tenaillait à l'idée d'être si loin de chez lui et avons continué dans une progression assez rapide, même si certaines sentes sur les rives auraient mérité un peu d'entretien. Mais on ne va quand même pas commencer à organiser des operati dans ce coin...
Nous sommes passés devant le couloir de montée vers Bocca Malandata et Punta Malanda et sommes arrivés au "ravin en V",un rétrécissement du ruisseau avec des parois inclinées à 50/80° sur chaque rive. Même si le lit du torrent semble tout à fait praticable, nous ne nous y sommes pas engagés car nous savions tous (sauf notre Président !) que, plus loin, un formidable bloc coincé entrave le ruisseau et n'est franchissable que par une escalade difficile. Il nous fallut donc grimper (pas d'escalade) par la droite sur la rive gauche de la Purcaraccia et retrouver les vestiges du chemin de débardage que les exploitants de l'époque avaient construit ici. Tout le ravin est contourné par ce biais avec des passages assez hallucinants et des vues incroyables sur le ravin 80m plus bas et la belle aiguille rocheuse (Pointe 1441 pour les grimpeurs) au fond à la confluence. Il s'agit de contourner les obstacles (barres à 70°, taillis, arbustes, ressauts rocheux, éboulis, ...) en zigzaguant en montagnes russes autour d'eux en essayant de revenir petit à petit vers le fond du torrent. Après les dalles inclinées où subsistent des tiges métalliques qui étayaient le chemin, nous avons retrouvé une zone plus calme avec trace horizontale et soutènements de l'ancien chemin. Il rejoint d'ailleurs le ruisseau en ligne de niveau un peu plus loin, en nous obligeant à un petit pas d'escalade en adhérence.
Mais ce n'était pas fini ! Pourtant, non loin de l'arrivée, il nous restait encore deux obstacles à franchir dans le ruisseau : une petite cheminée rocheuse pour initiation aux coincements dos-pieds et un ressaut où une cascade souvent sèche empêchait le passage habituel. Certains choisirent un passage par la gauche où une nouvelle cheminée-fissure nous gratifia de beaux mouvements de la part de Jean-Jo et Patrice, pendus au bout de la corde tenue par Michel.
Après ces efforts, il ne restait plus qu'à rejoindre le replat de l'ancienne exploitation 50m plus loin vers 11h45. Les vestiges visibles sont essentiellement une grosse tuyauterie ayant servi à capter l'eau du ruisseau de Nura (la branche aquatique, car la branche Purcaraccia est quasi-sèche) et à l'amener à une sorte de moteur hydraulique dont un morceau de ferraille est enroulé autour d'un pin. En dehors de cela, les restes d'un emplacement de bivouac un peu plus haut avec du matériel de cuisine et de couchage : sans doute le camp aménagé par les grimpeurs qui ont fait la "première" en 2009 de la pointe 1441 qui domine juste au-dessus...
On n'allait tout de même pas faire la "seconde" de cette voie (dénommée "Palindrome"), et, donc, nous nous sommes installés sur place pour un spuntinu bien mérité pendant lequel notre Président a pu retrouver des couleurs et de la voix !!
C'est vers 13h10 que nous avons repris le chemin du retour. Comme l'aller le long du ravin en V avait été trop facile, Michel a décidé immédiatement de nous faire revenir par une variante en hauteur du versant de cette rive gauche. Une petite montée pour digérer et une longue traversée au pied des parois verticales couronnant la rive avant d'entamer une redescente vers l'ancien chemin beaucoup plus bas. Des traces montraient que nous n'étions pas les seuls à passer dans ce coin, même si une étonnante descente de fissure sur prises de branches comportait quelques risques d'accrochage de sac à dos avec potentiel de chute.
Notre Président commençait à faire le fanfaron, alors qu'il avait pesté tout du long de la montée, et s'était même mis à entonner des "yodelss" corses (c'est vrai que cela s'appele aussi "tyrolienne") du plus bel effet. On ne risquait pas de tomber sur des mouflons et on s'est demandé ce que cela aurait donné si on avait emmené Tony avec nous...
Plus bas, nous avons rejoint la trace de l'ancien chemin avec, là encore, plusieurs variantes possibles, toutes plus ou moins exposées. Retour dans le lit de la Purcaraccia à 13h40...
la suite était plus facile. Nous avons repris nos traces de l'aller, en passant devant le couloir de Bocca Malandata sans que personne n'ait eu envie de monter à Punta Malanda, et nous avons rapidement rejoint le départ du canyoning. Un peu plus bas en dessous, une belle petite vasque circulaire nous a incités à 14h30 à faire une pause baignade-bronzage..
A noter une lâche et fâcheuse agression du Président contre le Secrétaire de l'associu en essayant de le noyer dans une eau à 19°C ! La veangeance est un plat qui se mangera froid... et pas qu'avec du ketchup !
Fin de la descente à partir de 15h15. Retrouvailles avec la foule des touristes en mal de "patauging" au sommet de la 1ère cascade de 40m, après avoir regardé au passage les canyoneurs en rappel dans la 2ème cascade. Et pourtant, même si nous n'avons pas cessé de croiser et dépasser des marcheurs de tous styles tout le long du chemin de retour, il semblait qu'il y avait moins de monde que d'habitude à cette époque. C'est vrai que maintenant les "piscines naturelles" du Cavu éclipsent les "cascades" de la Purcaraccia : un slogan à suggérer à l'Office du Tourisme de Sainte-Lucie ?
Arrivée à Bocca di Larone vers 16h20 et bières au snack-bar d'I Gaglioli dans la foulée...
Conclusion :
Encore une expédition difficile avec un groupe sympathique d'adhérents de l'association dans ce coin de Bavedda infesté de touristes en période estivale. Ne vous inquiétez pas : à peine au-dessus de la 2ème cascade de 40m, il n'y a pas grand monde et vous ne risquez pas de rencontrer quelqu'un dans le ravin en V ou à l'usine à bois !
En outre, une démonstration pas évidente au départ que, malgré son âge avancé, notre Président est 1°) capable de supporter une courte émigration de la journée en dehors de son massif natal et 2°) de se balader sur ce genre d'itinéraire réservé aux initiés. Comme quoi, la chasse en Corse est un excellent entraînement à la randonnée sportive du type rando-escalade...
Nota : Pour ceux qui imaginent que le GPS est la panacée dans les itinéraires corses, prière de consulter la trace GPS réelle (en vert) enregistrée dans la descente du ravin en V. Points aberrants, multiples traversées du ruisseau qui n'ont jamais eu lieu (et pour cause !), etc... montrent que le GPS est inutilisable dans tous les lieux proches des parois rocheuses (dièdres, ravins, étroitures, ...). Et encore, cette fois-ci ma montre a enregistré une trace alors qu'il y a deux ans dans la même descente elle n'avait RIEN enregistré (aucun point), montrant ainsi les progrès des capteurs GPS. Mais on peut se demander s'il ne vaut pas mieux "aucun signal" que "signal aberrant" ?
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